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23.10.03

Traduction en francais de deux articles à propos de Gênes

traduction en francais de deux articles à propos de Gênes
(http://italy.indymedia.org//news/2003/10/407052.php)

À Gênes, un procès contre la police

ALESSANDRO MANTOVANI
ENVOI SPÉCIAL A GENES

Il ne s'agissait pas de "quelques pommes pourries" ; il n'y avait pas de "abus de la part des particuliers." Et alors, comme a dit un magistrat, "Ceux qui devront payer sont les généraux, et non pas les soldats." Les 73 notices de fins d'investigations qui ont été envoyés le 12 septembre 2003 par le procureur de Gênes, le dernier acte nécessaire avant de demander que ces cas soient renvoyés au tribunal pour la violence dans les écoles Diaz et
Pascoli et à Bolzaneto, sont un acte d'accusation contre la police
italienne.

Franco Gratteri, le bras droit de Gianni De Gennaro, devra répondre aux accusations de falsification des preuves, calomnie aggravée, et abus d'office pour cette "perquisition" qui a résulté en un massacre, la nuit du 21 juillet, il y a deux ans, qui a eu lieu après deux jours de conflits.
Cette perquisition a vu 61 blessés, 93 arrestations arbitraires, deux faux cocktails molotovs, un coup de poignard imaginaire, et des procès verbaux qui parlaient de "résistance à l'accès" et d'outils de charpentiers utilisés comme "armes impropres".

Les mêmes graves accusations touchent à Gianni Luperi et à Lorenzo Murgolo, indiqués comme étant ceux qui ont commandé l'opération ensemble avec Gratteri et le disparu Arnaldo La Barbera, qui était le chef de la police antiterroriste. Selon le procureur, ils agissaient "à la fin de construire un compendium des preuves contre les arrêtés et, ensuite, pour commettre les
délits de calomnie et abus d'office, ainsi que pour justifier la violence utilisée." Constituant par position hiérarchique le niveau apical de référence, le procureur continue, et exerçant de fait les pouvoirs liés avec cette position, étant conscient de la réalité des faits, ils ont déterminé et induit aux agents et officiers de la police judiciaire de témoigner faussement. Ces policiers avaient témoigné d'avoir rencontré de la résistance ; que tout ce qui était découvert dans l'établissement (bâtons, marteaux, pics, axes, barres) avait été utilisé comme "arme impropre" ainsi que pour commettre les délits de résistance ; d'avoir découvert deux
bouteilles incendiaires ; l'agression à la blessure d'un agent qui serait attentée par un couteau lancé à la hauteur de la poitrine. Et encore: ayant inculpés, sachant qu'ils étaient innocents, chacun des arrêtés qui ont subi des investigations pour les délits qui leur ont été imputés (association de malfaiteurs avec pour but la dévastation et le pillage, résistance aux officiers de la publique, possession des matières explosives et des armes impropres), ainsi qu'un sujet inconnu, mais parmi les inculpés, pour tentative d'homicide.

Aussi graves sont les positions des dix fonctionnaires du niveau moyen, pour la plupart des vice commissaires, qui ont écrit ou ont signé les témoignages verbaux. Ils sont Gilberto Caldarozzi (assistant de Gratteri), Spartaco Mortola (ex-chef des DIGOS [la police investigatrice pour des opérations spéciales] de Gênes), Nando Dominici (ex-chef de la brigade mobile de Gênes), Filippo Ferri (chef de la brigade mobile de La Spezia), Massimiliano
Di Bernardini (chef de la police anti-brigandage à la brigade mobile de Rome), Fabio Ciccimarra (le brigadier mobile de Naples, décoré plusieurs fois), Carlo Di Sarro (ex-DIGOS de Gênes), Massimo Mazzoni (inspecteur de la police SCO [Service Centrale Opératrice]), Davide De Novi et Renzo Cerchi (brigadiers mobile de La Spezia). Le témoignage verbal de l'arrestation,
selon le procureur magistral, avait été écrit par Ciccimarra, Ferri et Di Bernardini. La perquisition et séquestration des objets trouvés furent verbalisées par Mazzoni, qui dépendait directement de Gratteri.

Aucun procès pour "la troupe". Pour le massacre répondront les chefs de la troupe mobile (ex-CRS) de Rome et du septième nucleus anti-émeutes, crée spécialement pour le G8. Considérés d'avoir participé en des agressions menant aux blessures graves, ainsi que d'avoir falsifié des preuves et d'avoir participé en la calomnie, sont Vincenzo Canterini, son assistant Michelangelo Fournier, et les autres huit chefs des brigades (Fabrizio
Basili, Ciro Tucci, Carlo Lucaroni, Emiliano Zaccaria, Andelo Cenni, Fabrizio Ledoti, Pietro Stranieri, et Vincenzo Compagnone). Le procureur a écrit que ceux-ci, "en concours avec d'autres officiers et agents, " ont causé diverses blessures personales, y compris des blessures graves, aux personnes présentes à l'intérieur de l'édifice. Ces personnes ont été frappées avec des matraques et blessées dans d'autres actes de violence.
Les officiers sont accusés d’avoir commis les faits, ou d’avoir encouragé ou ne pas avoir empêchés aux autres d'avoir commis ces actes, qui excédaient gravement les limites de l'usage légitime des moyens de coercition physique S frappant violemment les personnes susnommées, qui étaient toutes manifestement dans des attitudes inoffensives et soumises, en quelques
occasions agressant plusieurs fois à ceux qui étaient déjà par terre. Parmi les blessures, il y a eu des fractures à la tête et aux bras, une rate écrabouillée, un testicule fracassé. Les soixante-dix de la "troupe, " qui avaient les visages couverts, se sont sauvés. Plusieurs autres, en civile ou en uniforme mais jamais identifiés, ont aussi participé. Selon le procureur, deux cents autres agents de la police s'y sont intervenu, mais une liste de ces noms n'est jamais arrivé chez le procureur.

Pietro Troiani, le vice commissaire qui avait fait porter les cocktails
molotovs dans l'école, mais qui n'était même pas là, et son assistant Michele Burgio qui a avoué d'avoir porté ces cocktails molotovs, et puis qui avait laissé, dégoûté, les autres policiers, vont aller, eux aussi, au jugement. Falsification des preuves et calomnie sont imputées, enfin, pour le soi-disant poignardé Massimo Nucera et pour l'inspecteur Maurizio Panzieri qui avait confirmé son histoire.

Trois fonctionnaires qui risquent aussi des procès sont ceux qui ont participé à la perquisition de l'immeuble en face de l'école Diaz, l'école Pascoli : ils sont Salvatore Gava, chef de la brigade mobile de Nuoro, le Napolitain Alfredo Fabbroncini et le brigadier mobile romain Luigi Fazio ; ce dernier est aussi accusé d'avoir battu à un jeune allemand. Ils sont entrés dans l'école Pascoli "par erreur, " Gratteri a assumé la responsabilité, et là ils ont détruit les ordinateurs du Centre Médiatique et ceux des avocats : ils sont accusés d'avoir fait une perquisition arbitraire, des violences particulières, et d'avoir fait des dégâts à la propriété. Ils sont aussi accusés de vol parce qu’ils avaient pris des disques durs.

Bolzaneto était "inhumaine et dégradante." Les notices de fin
d'investigation sont 30 pour les écoles Diaz et Pascoli et 43 pour
Bolzaneto. Mais entre ces derniers, seuls cinq ont été reconnus comme étant des protagonistes des actes spécifiques de violence, menaces, et injures ; les autres étaient les responsables de la caserne de la police, qui avait été transformé en avant-poste carcéral. Ainsi Giacomo Toccafondi, le médecin pénitentiaire, est accusé d'abus d'office, violation d'une liste infinie des normes de la réglementation pénitentiaire, abus d'autorité sur les gens arrêtés, atteinte au droit à la santé qui est prévu dans la
Constitution Italienne, omission de secours, et violation des droits humains fondamentaux. Massimo Luigi Piccozzi, qui a fracturé la main d'un garçon, est aussi accusé.

Pour la police, le chef était Alessandro Perugini, numéro deux des DIGOS de Gênes, qui avait donné des coups de pied dans la figure d'un garçon d'Ostie. Il répondra d'avoir "toléré ou de toute façon de ne pas avoir empêché que les prisonniers soient soumis aux traitements non conformant à l'humanité, non respectueuses de la dignité humaine, et de plus humiliante, inhumaine,
et dégradante. " Parce qu'a Bolzaneto, rappelle le procureur, "dans les cellules, les personnes étaient obligées à maintenir pour des longues périodes des positions humiliantes ; dans les couloirs pendant les déplacements, ils étaient battus et menacés par le personnel qui était présent de chaque côté." Et encore, ils ont reçu " des offenses et des injures faisant référence à leurs opinions politiques ('insecte communiste,' 'bâtard communiste,' 'maintenant Bertinotti [chef du parti communiste
italien] appèle,' 'je te donne Che Guevara et Manu Chao,' 'Che Guevara fils de pute,' Opetit bombeur’) et à la sphère de leurs vies sexuelles, à leurs croyances réligieuses ('juifs de merde,' 'pédé de merde,') et étaient contraints à écouter expressions d'inspiration fasciste (comme des téléphones portables avec des sonnettes qui jouaient la mélodie de la chanson fasciste, "Faccetta Nera Bella Abbissina, " [chanson du temps de Mussolini, qui rappèle la guerre en Somalie] et des chants comme, "un deux trois, vive Pinochet, quatre, cinq, six, mort aux juifs, ") Et puis des
coups, des menaces, des crachements, et des dérisions.

Les procureurs sont divisés. Six juges ont signé les actes d’accusation : Francesco Cardona Albini, Vittorio Ranieri Miniati, Monica Parentini, Patrizia Petruzziello, Francesco Pinto et Enrico Zucca. Il ne manque que les chefs : le chef procureur Francesco Lalla et son adjoint Giancarlo Pellegrino, qui pendant ces deux derniers ans ont surtout encouragé des enquêtes sur les manifestants, et l’arrestation et le renvoi au jugement de
26 accusés de dévastation et de pillage.

Pisanu s’est fait remarquer mais pas trop. Le ministre de l’intérieur a tout de suite sorti ce commentaire : "Ceci n’est qu’une formalité
nécessaire, " a dit Beppe Pisanu, "La police italienne est suffisamment saine pour pouvoir affronter sereinement n’importe quel jugement et, s’il serait nécessaire, de prendre tranquillement les décisions de caractère administratif qu’un éventuel jugement magistral rendrait opportun. "

http://www.ilmanifesto.it/oggi/art54.html

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Les policiers qui ont des procès pour le G8 sont tous promus

En deux ans, personne n’a été punie. Sauf ceux qui ont cherché à
investiguer les faits, ou à dire la vérité.

ALESSANDRO MANTOVANI
ENVOI SPÉCIAL A GENES

Plusieurs fonctionnaires qui seront envoyés à la barre pour le G8 ont été promus ou nommés pour des charges prestigieuses. C’est le cas pour Francesco Gratteri, la pupille de Gianni De Gennaro, à peine instauré comme chef de la police antiterroriste (autrefois dit les UCIGOS) après avoir dirigé le SCO (Service Centrale Opératrice) de la Criminalpol. La nomination est singulière parce que Gratteri, protagoniste de la saison de la police anti-mafia, de la moitié des années 80, ne s’est jamais occupé de la politique mais seulement de la grande criminalité, et en fait, avait annoncé qu’il appliquerait à sa nouvelle "clientèle" les méthodes expérimentées contre Cosa Nostra. On a mis son co-inculpé, Lorenzo Murgolo, à un grade en dessous de lui : il est maintenant numéro deux de la questure de Bologne. Et pour compléter la police politique de De Gennaro il y a Gianni Luperi, directeur de la division investigatrice générale : lui aussi est imputé dans l’affaire Diaz. Un film les montre tous, dans la cour de l’école, autour d’un sac avec deux faux cocktails molotovs.

Les autres sont aussi toujours à leur poste, comme vice préfets et
commissaires à la tête des DIGOS et des brigades mobiles : à La Spezia il y
a Filippo Ferri, a Nuoro Salvatore Gava. Fabio Ciccimarra, par contre, a
été mis à part, confiné dans une inutile office romaine après les
accusations pour les faits de la caserne napolitaine de Raniero. Les génois
sont toujours à Gênes : l’ex-chef des DIGOS, Spartaco Mortola dirige maintenant la police postale et informatique, et sont ex-assistant Alessandro Perugini est aujourd’hui le chef du personnel de la préfecture malgré l’investigation contre lui pour Bolzaneto et pour l'incroyable coup de pied à froid lancé à un mineur qui était déjà immobilisé. Inutile de parler de Vincenzo Canterini, protégé aussi du syndicat policier Consap, qui l’a élu comme leur secrétaire : les CRS romains sont toujours sous son règne.

Vite après le G8 le chef de la police a envoyé à Gênes trois hauts
fonctionnaires pour conduire une fébrile investigation interne. Pippo Micalizio, chargé dans l’affaire Diaz, ne s’est pas comporté mal : même ignorant les faux cocktails molotovs, il a proposé huit procédures disciplinaires contre plusieurs autres fonctionnaires, parmi lesquelles l’intouchable Gratteri, et demandant pour Canterini la destitution de la force policière. Mais le seul à payer était ce même Micalizio, jusqu’à présent privé de charges de relève. Au contraire, De Gennaro a maintenant déplacé celui qui était préfet de Gênes en ce temps-là, Francesco Colucci
(qui est coupable de tant de choses, mais surtout d’avoir déchargé les responsabilités sur les dirigeants arrivés de Rome), celui qui était en ce temps-là le chef de l’anti-terrorisme, Arnaldo la Barbera, et celui qui dans le temps était le numéro deux de la police, Ansoino Andreassi.

Mais Colucci a fait deux ans de quarantaine et maintenant est revenu sur les feux de la rampe, préfet de Trente, La Barbera, qui pendant le G8 a joué un rôle obscur pour lequel il ne peut plus répondre parce qu’il est disparu en 2002, renvoyé de la service. Aussi Andreassi a fini son service, qui était avec le SISDE (Service Secret) comme vice de Mario Mori, le général des
carabiniers qui dirige le service secret civil. Pour lui c’était une
punition. Et c’était normal: au G8, en fait, Andreassi a fait moins de
dégâts que les autres, s’il a fait partie après l'arrivée de La Barbera (dans l’après-midi du samedi 21 juillet) et n’a pas participé aux préparations pour la perquisition à l’école Diaz, et n’était même pas présent sur les lieux. Parmi les actes d’investigation, il est le seul, avec Micalizio, de ne pas faire une figure pessimiste. Les deux sont considérés comme des témoins, tous les deux se sont préoccupés de ne pas faire partie
des dénonciateurs, - des "infâmes" - comme en n’importe quel autre contexte criminel. Mais si Micalizio a confirmé le rapport d’août 2001, Andreassi a aidé aux magistrats de reconstruire cet après-midi, qui a déclenché avec la chasse aux No Global et s’est conclu avec l’école Diaz.

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