30.07.05
NEWSLETTER n° 11 - juin 2005
COMITE VERITE ET JUSTICE POUR GENES
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NEWSLETTER n° 11 - juin 2005
Pour les dons : compte courant postal ABI 07601 - CAB 01400 - c/c numero
34566992 à l'ordre de "Comitato Verità e Giustizia per Genova"
Sommaire :
1. Le procès Ecole Diaz
2. la constitution de partie civile, le refus de la Municipalité
3. Bolzaneto au tribunal
4. Le procès des 25 de la place Alimonda
5 les premiers dédommagements
6. Nous préparons juillet
7. Un nouveau livre
1. Le procès Ecole Diaz
Après le "faux départ" du 4 avril, la première audience s'était terminée par
l'annonce d'un renvoi immédiat, le procès pour l'affaire Diaz semble se
préciser. Plus de crainte d'un glissement des audiences vers octobre suite
au transfert d'un juge et à un départ à la retraite. Les audiences
reprendront le 29 juin avec un nouveau collège de juges, définitif cette
fois. Le rythme des audiences sera de deux par semaine, avec la longue
interruption des vacances scolaires. Le procès concerne 28 fonctionnaires et
dirigeants de la police nationale, avec des chefs d'inculpation qui vont de
la calomnie et du faux témoignage aux coups et blessures en bande organisée.
Le 12 octobre commencera le procès du 29ème fonctionnaire inculpé qui était
dans le comas au début des audiences suite à un accident de voiture. Il
s'est maintenant rétabli et devra affronter son jugement.
2. la constitution de partie civile, le refus de la Mairie (de Gênes)
La constitution de partie civile, comme on le sait, permet aux victimes d'un
délit d'être présent au procès en tant que partie lésée physiquement,
moralement ou matériellement, suivant les cas. La partie civile est
représentée par ses avocats qui peuvent intervenir pendant les audiences;
ils ont un rôle actif pendant le procès. Parmi les 93 qui ont été arrêtés à
l'école Diaz dans la nuit du 21 juillet, presque tous se sont constitués
partie civile. Tout comme l'ont fait le Genoa Social Forum, organisateur
des manifestations de juillet 2001 et de la réservation de l'école Diaz, et
la Fédération nationale de la presse, en présentant leur demande au tribunal
sur laquelle se prononceront les juges lors de la prochaine audience.
Cette dernière, qui est le syndicat unique des journalistes, a demandé de se
constituer partie civile pour l'agression contre la liberté de la presse
causée par l'irruption illégitime dans l'école Pascoli (face à l'école
Diaz), où siégeait le Media center monté par le Genoa Social Forum, et pour
les violences subies par des journalistes pendant l'irruption (Enrico
Fletzer, Mark Covell, Lorenzo Guadagnucci, Sebastian Zehatschek). La
présence du GSF et de la FNSI, si les demandes sont acceptées,donneront au
procès un plus important relief social et politique, car elle contribuera à
mettre en évidence comment les faits de l'école Diaz ont lésé des garanties
fondamentales de l'Etat de droit. Manque par contre une troisième demande de
participation au procès, celle de la Municipalité de Gênes. Le maire,
Giuseppe Pericù, avait donné la garantie pendant l'été 2004 que la
municipalité se serait portée partie civile, mais cela ne s'est pas fait.
Pericù - devant les demandes pressantes et personnelles de notre comité et
M. Vittorio Agnoletto, ex porte parole du Genoa social forum - a expliqué
que la municipalité a déjà été indemnisée par l'assurance pour ses
ordinateurs détruits par les agents pendant l'irruption dans l'école Pascoli
; pour cette raison, se sont amenuisés les motifs de se constituer partie
civile, qui comportent pourtant aussi les dommages moraux et matériels.
Il est inutile de préciser que le comportement de la municipalité de Gênes
nous apparaît médiocre et décevante. Nous avions demandé à plusieurs
reprises au maire et aux forces politiques qui le soutiennent d'être
présents au procès pour montrer la seule position possible face à ces
évènements hors normes : qu'il s'agisse des droits, de la Constitution, de
la légalité démocratique, contre toute prétention explicite ou implicite
d'impunité. La municipalité de Gênes a préféré se défiler, trouvant l'excuse
du remboursement des ordinateurs; elle ne s'est pas saisie des conséquences
politiques du procès de la Diaz qui se déroule en ligne de mire d'un combat
contre la limitation de la liberté d'expression et du droit de contestation
et de défense du plein exercice des droits démocratiques. Il y a un an, la
municipalité de Gênes avait accueilli à notre demande, les "jeunes de la
Diaz" venus en Italie pour participer aux audiences préliminaires : cela
semblait être un premier pas d'un engagement sérieux et cohérent pour les
droits civiles; Pericù et son conseil ont au contraire décidé de faire
marche arrière.
3. Bolzaneto au tribunal
S'est aussi conclue l'audience préliminaire pour l'affaire Bolzaneto et la
date du procès a été fixée. Le 12 octobre seront au tribunal 45 inculpés,
des agents de police, gardiens de prison, carabinieri et médecins. Les chefs
d'inculpation sont : abus en service, violences sur les personnes,
manipulations et pressions, abus d'autorité contre des détenus ou des
personnes arrêtées, violation du règlement pénitentiaire et de la convention
pour la sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Le
juge de l'audience préliminaire a acquitté un des inculpés pour lesquels les
avocats avaient demandé un procès; un autre agent sera jugé à part suivant
la procédure abrégée.
. Le procès des 25 de la place Alimonda
Se poursuivent à Gênes les audiences du procès contre 25 manifestants
accusés de dévastation et saccages. De nombreux témoins ont été écoutés dans
les dernières semaines : parmi eux, les agents en service le 20 juillet
place Alimonda. De leurs dépositions, souvent confuses, ont surgit des
nouveautés sur le meurtre de Carlo Giuliani; il a même été possible de
parler de la profonde blessure apparue sur le front de Carlo Giuliani après
sa mort, causée - suivant ce qui ressort de la contre expertise de Pillola
Rossa - par des coups portés sur le cadavre de Carlo en utilisant un
caillou.
des infos du procès sur www.piazzacarlogiuliani.org
5 les premiers dédommagements
L'avocate Anna Maria Tonioni et la doctoresse Antonietta Costantino sont les
premières personnes à avoir obtenu un dédommagement de l'Etat pour les
violences subies dans la rue par les forces de l'ordre. Le tribunal civil a
assigné une indemnisation de 14.600 euro à l'avocate Tonioni qui faisait
partie du service d'avocats organisé par le Genoa social forum, et de 13.000
€ à la doctoresse Costantino. Toutes les deux avaient été agressées ainsi
que d'autres personnes par des agents en tenue anti émeute avec le visage
couvert par un casque et une visière.
6. Nous préparons juillet
Cette année aussi, 4ème anniversaire du G8 , sont prévus des évènements à
Gênes, particulièrement les 20 et 21 juillet. Le calendrier n'est pas encore
complet, nous le diffuserons prochainement.
7. Un nouveau livre
Vient de sortir le nouveau livre de Lorenzo Guadagnucci, membre du Comité.
Il s'intitule "La seduzione autoritaria. Diritti civili e repressione del
dissenso nell'Italia di oggi" ( la séduction autoritaire. Droits civils et
répression de la contestation dans l'Italie d'aujourd'hui)
144 pages, 9 euro. On peut acheter le livre en ligne www.nonluoghi.org. Le
profit de la vente sera reversé au Comité.
http://www.veritagiustizia.it (pages en français)